Surveillance et dépistage du développement de l’enfant

À la naissance, l’enfant a besoin en quasi permanence d’adultes pour l’accompagner dans son développement. Pendant les premières années de vie, le rôle des accompagnateurs de l’enfant (parents ou professionnels) sera essentiel pour surveiller le développement :

  • physique
  • cognitif
  • moteur.

Plusieurs articles publiés dans la revue The Lancet, (Advancing Early Childhood Developpment: from Science to Scale) soulignent l’importance du suivi du développement du jeune enfant (1). Ce suivi comprend principalement une surveillance continue ainsi que des dépistage organisés selon l’âge et l’évolution de l’enfant (2).

L’American Academy of Pediatrics (AAP) recommande une surveillance continue et régulière du développement, effectuée par des professionnels de santé compétents tels qu'un pédiatre ou médecin de famille, portant sur des observations pertinentes de l’enfant.  

5 composantes pour surveiller le développement d'un enfant

Cinq composantes ont été définit par l’AAP pour la surveillance du développement de l'enfant :

  1. Les inquiétudes parentales concernant le développement de leur enfant
  2. La documentation de l’histoire développementale de l’enfant
  3. Les observations cliniques faites lors des consultations médicales
  4. Les facteurs de risque biologiques, génétiques, environnementaux et sociaux
  5. La documentation du pédiatre comportant les résultats et les consultations effectuées (3)

Cette surveillance régulière comprend aussi un dépistage systématique à l’aide d’outils standardisés pour mieux évaluer les problèmes de développement suivant des normes standard. L’AAP recommande un dépistage systématique à 9, 18 et 30 mois, même en l’absence d’inquiétudes parentales ou de suspicions du professionnel de la santé.

Les dépistages systématiques au fil de l'âge

Généralement, à 9 mois du développement de l’enfant, plusieurs problèmes moteurs et de communication peuvent apparaître tels que certains signes de l’autisme (tel le manque de contact visuel, de pointage du doigt ou de réaction à l’appellation de son nom).

À 18 mois, des retards au niveau du langage ou de la communication peuvent être constatés. Il est donc fortement recommandé d’effectuer les dépistages spécifiques des troubles du spectre de l’autisme (TSA) - comme le CHAT ou M-CHAT - à tous les enfants âgés de 18 mois (4).

Un dernier dépistage systématique devrait idéalement être administré à 30 mois, lorsque des déficits ou retards moteurs, langagiers et/ou cognitifs sont apparents et sensiblement détectables.

Ces recommandations s’inscrivent dans les enjeux du repérage et du diagnostic précoce pour orienter les enfants présentant des signes de TSA vers une intervention précoce des pronostics de meilleur développement.

Ce premier niveau de dépistage permet ensuite d’orienter l’enfant vers une évaluation plus approfondie (5). Il existe un dépistage de second niveau (le dépistage ciblé), qui se fait suite aux inquiétudes des parents ou lorsque les signe de troubles de développement ont été identifiés durant la surveillance ou le dépistage systématique. Il est effectué à n’importe quel âge. Un résultat positif ne mène pas à un diagnostic, mais oriente plutôt vers une évaluation approfondie. (6)

En réalité, il existe malheureusement plusieurs obstacles qui s’opposent aux recommandations de surveillance et de dépistage du développement, tel que  le manque de temps, les coûts associés, ou encore le manque de formation des professionnels (7).

Auteur : Aziz Ben Haj Ali (Chef de projet médico-social) - Teladoc Health France